Lutte contre l’illettrisme : l’engagement remarquable de Régine Colas à Sauveterre-de-Guyenne

Dans une petite salle du bâtiment de la communauté de communes rurales de l’Entre-deux-Mers, tous les jeudis à 17h, une initiative prend vie avec une ambition simple mais essentielle : redonner confiance et outils à ceux pour qui les mots ont été un obstacle. Régine Colas, retraitée passionnée, anime des ateliers de français ouverts à tous, une mission qu’elle porte avec un mélange d’humilité et de détermination.

Un parcours d’engagement

Régine Colas n’est pas professeure de français, mais son expérience de 30 ans à Pôle emploi, dont une partie à Mayotte, l’a profondément sensibilisée à la problématique de l’illettrisme. « À Mayotte, beaucoup peinaient à parler français. Ces difficultés, je les ai souvent rencontrées au cours de ma carrière. Cela m’a marquée et donné l’envie d’agir à ma retraite », confie-t-elle.

L’illettrisme, un sujet encore tabou pour beaucoup, touche environ 4 à 5 % de la population aujourd’hui, une amélioration notable par rapport à 2000 où ce chiffre avoisinait les 10 %. Malgré cette baisse, la barrière de la lecture et de l’écriture reste un défi pour des milliers de personnes en France.

Des cours adaptés et bienveillants

En collaboration avec l’association Passerelle et le collectif ACISG (Agir Contre l’Illettrisme et l’Illectronisme en Sud-Gironde), Régine a mis en place ces ateliers qui répondent aux besoins variés des participants. Ici, pas de cours magistraux, mais une méthode individualisée où chaque participant progresse à son rythme, dans un cadre bienveillant.

« Les personnes viennent souvent avec une grande appréhension. Mon rôle, c’est de les rassurer, de les amener progressivement à retrouver confiance en eux », explique-t-elle. L’approche inclut des jeux de lettres, des exercices simples et des lectures collectives, dans un esprit de convivialité.

Un espace pour tous

Les ateliers ne s’adressent pas uniquement aux Français ayant des lacunes en lecture ou écriture. Ils accueillent aussi des étrangers désireux d’apprendre le français pour s’intégrer. « J’ai des participants ukrainiens, roumains, parfois très éduqués dans leur pays d’origine. Leur motivation est impressionnante », raconte Régine.

Les échanges sont enrichissants, non seulement pour les participants mais aussi pour Régine : « Chacun vient avec son histoire, et cela nourrit une belle dynamique humaine. » Son souhait ? Former un petit groupe de 4 ou 5 personnes pour encourager l’apprentissage collectif, plus rapide et interactif.

Un appel à la solidarité locale

Régine lance un appel aux associations et structures locales comme les Restos du Cœur pour référer des personnes en difficulté avec la langue française. « Il y a tant de gens qui pourraient bénéficier de ces ateliers, mais qui n’osent pas franchir la porte », regrette-t-elle.

Pour ceux qui souhaitent se renseigner ou participer, vous pouvez contacter l’association Passerelle au 05 56 71 92 73 ou directement l’accueil de la communauté de communes.

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