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L'interview matinale

L’art qui vous regarde : Rencontre avec Georgette Bastien et Robert Gessel à Rauzan

micMathieu Romaintoday26 septembre 2025

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    L'art qui vous regarde : Rencontre avec Georgette Bastien et Robert Gessel à Rauzan Mathieu Romain


L’art qui vous regarde : Rencontre avec Georgette Bastien et Robert Gessel à Rauzan

Il y a des lieux qui apaisent et des terres qui inspirent. Depuis trois ans, c’est à Neuffons, au cœur de l’Entre-deux-Mers, que l’écosystème créatif de Georgette Bastien et Robert Gessel a pris racine, loin du tumulte de leur vie lyonnaise. Dans ce dialogue permanent entre la matière et le verbe, le couple d’artistes nous invite non pas à une simple exposition, mais à une confrontation douce avec nos propres perceptions.

La paléontologue de l’âme et ses guerrières

La première rencontre avec l’œuvre de Georgette Bastien est un choc. Un saisissement. Artiste polyvalente passée par la gravure, la peinture et la photographie, c’est dans la sculpture qu’elle explore aujourd’hui ses territoires les plus intimes. Un cheminement né d’une nécessité intérieure, après qu’un accident de santé a interrompu sa carrière de créatrice de masques pour le théâtre.

De cette introspection sont nées des œuvres à la présence magnétique, exposées du 25 septembre au 5 octobre à « la Maison sous les Paupières«  à Rauzan. On y découvre :

  • Les « Panimours », des femmes-guerrières qui semblent vous jauger, leurs mâchoires prêtes à « vous sourire ou vous mordre » selon le regard que vous leur portez.
  • Les « Gastéropithèques », créatures fascinantes et dentues, fruit d’une paléontologie imaginaire née au gré de ses randonnées girondines. Fusion du mollusque (gastéro) et de l’humain (pithèque), ces sculptures aux vulves généreuses questionnent sans détour la représentation du corps féminin.

Ce travail est si singulier que Robert, son premier admirateur, avoue dans un sourire ne pas vouloir qu’elle les vende, pour préserver la force de cet ensemble unique.

Le théâtre de papier comme acte de résistance

En contrepoint, Robert Gessel déploie sa propre scène. Passionné de Kamishibai, ce théâtre de papier japonais, il transforme cet art ancestral en une tribune pour les récits qui comptent. Membre du collectif lyonnais Ultramobile, il illustre lui-même les histoires qu’il choisit de porter.

Son adaptation la plus percutante est sans doute celle de « Matin Brun », la nouvelle de Franck Pavloff sur la montée insidieuse du totalitarisme. Quand il évoque ce texte, le ton de Robert se fait plus grave. Il ne conte pas seulement, il alerte sur ces « petits renoncements » qui mènent à l’inacceptable. Une résonance qu’il partage aussi bien dans les collèges que les EHPAD, cherchant à susciter le dialogue.

Il présentera sa performance, composée de trois histoires, lors de deux moments gratuits au sein même de l’exposition:

  • Samedi 28 septembre à 16h30
  • Samedi 5 octobre à 15h00

Une énergie créative partagée

Cet événement s’inscrit dans un projet plus vaste : la Tournée des ateliers d’artistes de l’Entre-deux-Mers. Une initiative où 45 artistes professionnels ouvrent les portes de plus de 35 lieux pour partager une énergie créative commune, ponctuée de concerts et de performances.

L’invitation est donc double : découvrir l’univers de deux artistes dont les œuvres se répondent, mais aussi sentir le pouls d’un territoire artistique vibrant. Une occasion rare de se laisser regarder par l’art, pour voir ce qu’il révèle de nous.

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