play_arrow
Jean Perinotto : 50 ans de vélo loisir à Monségur Mathieu Romain
Dès les premiers mots, Jean Perinotto pose le cadre. Non, il n’est pas venu parler de compétition, de performance ou de chronomètre. Il est venu parler de « vélo loisir ». Il y a une insistance douce dans sa voix, celle d’un homme qui ne cherche pas à convaincre mais à préciser une philosophie de vie. Sa voix est posée, chaleureuse, elle porte l’accent et la tranquillité d’un terroir.
Jean Perinotto est le président de la section vélo loisir du Sporting Club Monségur. Le mot-clé est « loisir ». Il le définit avec une simplicité désarmante : « C’est d’abord, c’est à la portée de tout le monde. » On roule « tranquille », 40 km tout au plus le mercredi. « On s’arrête, il y a quelque chose à voir, on s’arrête. »
Lorsqu’on lui demande depuis quand il est là, il répond par une plaisanterie qui révèle tout. « Hélas ! », lance-t-il dans un sourire audible, avant de confirmer qu’il était là aux origines, en 1977, quand l’association est née au foyer rural de Saint-Vivien-de-Monségur, avant de rejoindre le Sporting Club de Monségur en 1980.
Il s’apprête à boucler sa 50ème année de présidence. « Pas de lassitude », confirme-t-il. Car avant d’être président, Jean Perinotto est « bénévole ». Il l’est depuis 64 ans.
Sa passion pour le vélo est indissociable de son amour pour la vie associative, la vraie, celle d’avant. Sa voix se charge de nostalgie quand il évoque sa jeunesse au foyer rural : les « chars fleuris » qu’ils construisaient tout l’hiver pour la cavalcade de Marmande, les « fameux bals d’hiver » où venaient « de très beaux orchestres » et même le comité Miss France. « On passait des soirées formidables », souffle-t-il.
Il porte en lui le souvenir d’une époque où la « distraction » se créait, où la convivialité était un acte. Il voit le contraste avec aujourd’hui, où la peur et les écrans retiennent les jeunes à l’intérieur. Ses propres enfants lui disent : « Mais vous, dans les années 80, qu’est-ce que vous vous amusiez bien ! » Le club de vélo, comme le foot ou le handball, est pour lui un rempart, une façon de « faire sortir » les gens, de recréer ce lien.
Aujourd’hui, l’esprit du club tient en une anecdote. Il y a 52 adhérents, des retraités le mercredi (« les pauvres, ils travaillent », dit-il des actifs) et des plus jeunes le dimanche pour des sorties plus longues et du VTT. Mais sur ces 52 membres, il n’y a qu’un seul compétiteur : Jean-Paul.
Jean Perinotto l’a lui-même formé au cyclocross, une discipline qu’il a pratiquée pendant 35 ans. Alors, le club continue d’organiser un cyclocross, le 23 novembre à Comon. Pourquoi ? « Tant qu’il pourra courir, on va continuer à organiser », explique le président avec une affection amusée.
Tout est dit. Le Sporting Club Monségur Vélo Loisir n’est pas un club de performance, c’est une famille qui organise une course pour le plaisir d’un seul de ses membres.
Pour le reste, la philosophie est simple. On se retrouve Place du 8 Mai, le mercredi ou le dimanche, 9h en hiver, 8h30 en été. On décide du parcours sur place – « Allez, qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? » – en faisant juste attention à ne pas partir « face au soleil », pour la sécurité. L’assurance de la fédération couvre même les deux ou trois premières sorties d’essai. Car l’important, comme lors de la journée « Sport Nature » du 1er mai, c’est de découvrir la région, « sous-bois, vignes, pruniers, noisetiers », et de se retrouver à midi pour le « repas grillade », pour que « l’accueil soit convivial ».
play_arrow
Jean Perinotto : 50 ans de vélo loisir à Monségur Mathieu ROMAIN
Podcast: Play in new window | Download
S'abonner à nos podcasts Apple Podcasts | RSS | More