L'école Balthazar à Ruch, une fermeture administrative qui suscite l'incompréhension Mathieu Romain
Pour l’interview nous recevons Anaïs Lassalle, directrice de l’École Balthazar et Marjorie et Maria parents d’élèves. L’école, connue pour son adoption de la méthode d’enseignement Montessori, fait face à quelques défis en ce moment, mais nous avons choisi de concentrer notre discussion sur l’essence de son approche pédagogique.
L’École Balthazar a ouvert ses portes 2018, mais l’histoire de sa création remonte à quelques années auparavant. Anaïs Lassalle, mère et enseignante à domicile, a cherché une solution pour son fils qui avait des difficultés à apprendre à lire. Sa découverte de la méthode Montessori a été une révélation.
“Lorsque j’ai commencé ma formation à Bordeaux, je suis tombée amoureuse de cette pédagogie. C’est tellement logique, tellement évident, que je ne peux plus envisager d’apprendre autrement”, déclare Anaïs Lassalle.
La méthode Montessori, centrée sur l’indépendance, la liberté dans les limites et le respect du développement naturel de l’enfant, a enthousiasmé Anaïs Lassalle, à un point tel qu’elle a décidé d’ouvrir sa propre école.
“Je suis rentrée et j’ai dit à tout le monde : ‘Je vais ouvrir une école’. Ils m’ont regardée comme si j’étais folle, mais j’étais convaincue. Des enfants comme Lou vont tout comprendre. Les difficultés vont s’en aller”, se souvient-elle.
Créer une école n’est pas une mince affaire, avec des formalités administratives à remplir en mairie, en préfecture et à l’académie. Pourtant, en 2018, elle a réussi à ouvrir l’École Balthazar en seulement deux mois. Aujourd’hui, les réglementations ont changé, exigeant cinq années d’expérience en direction avant d’ouvrir une école.
L’école est actuellement au cœur d’une controverse administrative. Elle a été fermée par un arrêté préfectoral, laissant les parents et les élèves dans l’incertitude.
Marjorie et Maria, deux mères dont les filles sont scolarisées à l’école Balthazar depuis un an, témoignent de leur satisfaction quant à la méthode d’enseignement. Elles racontent avec enthousiasme comment leurs filles, âgées de seulement cinq ans, ont appris à lire et à s’épanouir à leur rythme, respectant ainsi l’un des principes fondamentaux de la pédagogie Montessori.
Cependant, cette satisfaction a été brutalement interrompue par la fermeture administrative de l’école. Selon l’arrêté préfectoral, l’école ne délivrerait pas l’enseignement du socle commun, une affirmation que conteste vivement la directrice de l’école, Anaïs Lassalle. Elle soutient que l’école a toujours enseigné le socle commun et que la méthode Montessori, bien que différente de l’enseignement traditionnel, respecte les compétences requises.
Les parents ont exprimé leur frustration face à cette situation, dénonçant la brutalité de la fermeture, actée le 26 juin, à quelques semaines seulement de la fin de l’année scolaire et l’absence de soutien de la part des institutions. Ils ont également souligné l’investissement d’Anaïs Lassalle, tant en termes financiers qu’en énergie, pour mettre en place et maintenir l’école tout en respectant les demandes administratives.
Malgré cette situation difficile, l’espoir demeure. Une pétition a été lancée et une cagnotte a été mise en place pour aider à couvrir les frais juridiques. L’école espère que le dossier sera réexaminé et que l’administration reconnaîtra que l’école Balthazar respecte bien le socle commun d’enseignement.
En attendant, les parents et la directrice de l’école restent déterminés à défendre leur école et la méthode Montessori, convaincus de son efficacité et de son respect du rythme de chaque enfant. Ils espèrent que l’école pourra rouvrir ses portes à la rentrée, permettant ainsi à leurs enfants de continuer leur apprentissage dans un environnement qui leur convient.
L’école Balthazar à Ruch, une fermeture administrative qui suscite l’incompréhension Mathieu
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