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Interstellar : Science et Amour décryptés dans Cinécure Laurent Goudet
C’est un choix audacieux qu’a fait Laurent Goudet pour ouvrir cette nouvelle saison de Cinécure sur les ondes de Radio REM. S’attaquer à un monstre sacré de la science-fiction moderne : Interstellar. Sorti en 2014, le film de Christopher Nolan est souvent cité comme le digne héritier de 2001, l’Odyssée de l’espace. Mais au-delà des trous noirs et de la relativité, l’émission diffusée depuis Sauveterre-de-Guyenne nous invite à regarder ce long-métrage sous un prisme différent : celui du ressenti et des relations humaines.
Si le synopsis nous projette dans un futur proche où la Terre se meurt, ravagée par les tempêtes de poussière et la famine, Laurent Goudet rappelle que le cœur du film bat ailleurs. Certes, il y a Cooper (Matthew McConaughey), cet ancien pilote de la NASA devenu agriculteur, qui doit quitter sa famille pour sauver l’humanité. Mais Interstellar est avant tout l’histoire d’un lien indéfectible entre un père et sa fille, Murphy.
L’émission met en lumière une citation clé du réalisateur : « La compréhension du film est finalement sans importance. Ce qui compte, c’est le ressenti. » Nolan ne demande pas à son public d’avoir un doctorat en astrophysique, mais de se laisser traverser par l’émotion brute du sacrifice et de l’amour, présenté ici comme la seule force capable de transcender les dimensions du temps et de l’espace.
L’analyse proposée dans Cinécure vulgarise brillamment les concepts complexes du film. Oubliez les équations illisibles ; ici, l’espace-temps est comparé à une toile de trampoline. Posez une boule de bowling au centre (une étoile, un trou noir), et la toile s’enfonce. Si vous lancez une bille (un vaisseau, une planète), elle suivra cette courbure. C’est cela, la gravité : non pas une force magique qui nous tire vers le bas, mais une conséquence de la courbure de l’univers.
Dans le film, ces anomalies gravitationnelles deviennent un moyen de communication. Le fameux « fantôme » dans la chambre de Murphy n’est pas un esprit frappeur, mais une tentative désespérée d’envoyer un message à travers les dimensions. Comme le souligne l’animateur, la gravité devient le seul langage possible pour relier deux êtres séparés par des années-lumière.
L’un des points forts de cette chronique sur Radio REM est la relecture philosophique de la célèbre « Loi de Murphy ». Souvent interprétée avec pessimisme (« tout ce qui peut mal tourner, tournera mal »), elle est ici vue sous un jour nouveau, presque stoïcien : « Tout ce qui peut arriver, arrivera ». Ce n’est pas une fatalité, mais une invitation à l’adaptation.
Cette vision s’étend aux relations sociales, illustrées par le robot TARS et son réglage d’honnêteté à 90%. Pourquoi pas 100% ? Parce que, comme l’explique Laurent Goudet, une franchise totale rendrait la vie en société impossible. Une belle leçon de diplomatie venue d’une intelligence artificielle.
Au final, cette émission nous pousse à réfléchir sur notre propre rapport au temps et aux choix. En citant le « paradoxe du choix » de Barry Schwartz, la chronique nous rappelle que l’abondance d’options dans nos vies modernes (des rayons de supermarchés aux carrières professionnelles) ne nous rend pas plus libres, mais souvent plus anxieux.
Interstellar, à travers le prisme de Cinécure, nous enseigne que grandir, c’est apprendre à renoncer. C’est accepter que chaque décision ferme une porte pour en ouvrir une autre. Les parents, nous dit le film, ne sont que les fantômes de l’avenir de leurs enfants. Une image poétique et mélancolique qui résume parfaitement l’œuvre de Nolan : une course contre la montre où l’amour reste la seule constante universelle.
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Interstellar : Science et Amour décryptés dans Cinécure Carole REM
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