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L'interview matinale

Magalie et Poï

micMathieu Romaintoday17 mai 2023

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    Magalie et Poï Mathieu Romain


Magalie et Poï

Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Magalie et son compagnon Poï, deux artistes talentueux qui sont à l’origine d’un événement unique dans la ville de Bagas. Les 3 et 4 juin prochains, ils organisent la 3ème édition de la “Clownsinade” avec leurs associations Arborescence et Caminart.

La Clownsinade est un festival dédié à l’univers des clowns, avec des spectacles pour petits et grands, ainsi que des ateliers de pratique ouverts à tous. Le tout se déroule dans un cadre magnifique, entouré de sculptures, notamment un Elmer géant réalisé lors d’ateliers artistiques et plastiques proposés aux enfants.

L’entrée est libre et solidaire, ce qui signifie que chacun peut participer à la hauteur de ses moyens et ainsi contribuer à soutenir cet événement culturel. Magali et Poï nous parleront de leur parcours, de la genèse de la Clownsinade, et de ce qui nous attend lors de cette 3ème édition.

Alors, sans plus attendre, installez-vous confortablement et préparez-vous à plonger dans l’univers coloré et joyeux de la Clownsinade !

Magalie et Poï
Magalie et Poï

Quelle est l’histoire du clown ?

Le spectacle comique a des origines profondément enracinées dans l’histoire de l’humanité. Avant l’émergence des clowns, diverses figures de la comédie populaire ont tracé un long héritage. Dans la tradition européenne, on retrouve Bromios le turbulent, une manifestation de Dionysos, les serviteurs oisifs ou transgressifs des comédies grecques d’Aristophane, les masques des atellanes romaines et les valets des comédies de Plaute, les princes des fêtes rituelles d’inversion et carnavals, les bouffons, fous de cour et jesters (comme L’Angély, Triboulet, Brusquet et Archibald Armstrong), les diables des mystères et moralités médiévales, ainsi que les valets des Vices anglais. À travers les farces, le Vice tentait de détourner les saints hommes et femmes du droit chemin, avec la Vierge Marie qui les sauvait in extremis des enfers. Le fou de cour, engagé par le prince, avait la permission de se comporter de manière désordonnée, à condition de divertir et flatter le puissant, dans les limites strictes imposées par le pouvoir.

Le terme “clown” est apparu pour la première fois en Angleterre vers 1550 pour désigner une figure comique et un artiste, synthèse du bouffon, du Vice et du fou de cour. Il dérive du mot “clod”, qui signifie une motte de terre, se référant ainsi à un paysan arrivant en ville avec les pieds boueux. À l’époque, Londres attirait de nombreux paysans à la recherche de fortune depuis l’enclosure, et les citadins se moquaient de leur langage et de leur comportement malpoli, inadapté et désordonné.

Les premiers clowns vedettes du théâtre élisabéthain furent Richard Tarlton, William Kemp et Robert Armin, engagés par les directeurs des théâtres de l’époque (The Theatre, The Globe, The Rose) pour attirer le public populaire. En plus de leurs rôles dans les pièces (dont certaines écrites par William Shakespeare), les clowns se livraient à des improvisations comiques avec le public, à la danse, à la musique et à la “gigue”, qui ravissaient le parterre. Au fil du temps, le clown est devenu une figure majeure du cirque, évoluant du désordre vers une fantaisie sophistiquée et codifiée, représentant l’aristocratie dans la piste. Par la suite, l’auguste est apparu, incarnant un personnage ivrogne et maladroit, renouant avec l’héritage du comique populaire et du désordre. Ainsi, la comédie clownesque a perpétué la relation maître-valet dans le cirque, réunissant l’aristocratie, la bourgeoisie et le peuple. Au fil du temps, le clown est devenu une figure stéréotypée, utilisée à des fins de divertissement et de marketing, mais son esthétique et son art persistent dans les scènes et les pistes, avec de nouveaux artistes qui explorent le trouble du comportement.

 

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