Chronique

Chronique manga : Azure

today8 juillet 2022

Background
share close

Chronique manga : Azure

Aujourd’hui, on va parler manga français (aussi appelé manfra, mais ce n’est pas très beau comme mot
donc on va utiliser manga français), un manga récent qui à mon sens n’a pas réussi à trouver son public
malgré ses qualités, je veux parler d’Azure.

Azure crée par Anais Eustache

Podcast Azure
Écouter la chronique audio

Publié le 10 juin 2020 (la date est importante.) aux éditions Clair de lune (Luna). Azure raconte l’histoire à une époque, où depuis une vingtaine d’années, la Terre fait face à une pollution de plus en plus présente et extrêmement nocive, si bien qu’elle est désormais divisée en trois zones : les zones polluées invivables, les zones protégées qui ont la capacité de s’abriter sous un champ magnétique et les zones non polluées qui n’ont pas ou très peu de risque d’être infectée. La base Lunaire, le plus grand centre de recherche existant, a décidé de mobiliser de nombreux chercheurs dans le but d’éradiquer le fléau. Anna Valentine, une jeune française de 15 ans, se sentant concernée par la catastrophe, souhaite intégrer la très prestigieuse Académie Lunaire dans le but de faire de la recherche pour l’environnement et trouver des solutions. Mais elle va jouer un rôle bien plus important qu’elle ne l’aurait pensé…

J’ai découvert cette œuvre un peu par hasard en vérité, j’étais dans une période où je lisais que des mangas à l’atmosphère sombre, parfois aux thématiques dures. Je voulais respirer un nouvel air, voir la vie du bon côté, c’est pour que j’ai commencé une sélection de mangas que j’ai appelé « joie de vivre » (spoiler, en fait la moitié des mangas que j’ai pris, parlaient de thèmes sérieux…), et je suis tombé sur un post sur les réseaux sociaux du tome trois d’Azure, je suis tombé directement sous le charme de la couverture qui était magnifique. Donc je voulais en savoir plus sur ce manga, vu quelques dessins sur Internet, acheté les trois tomes direct, et j’ai lu pendant les vacances de Noël… Je me suis offert un beau cadeau de Noël à moi-même.

C’est clairement un manga issu de son temps, les thématiques abordées tout au long de l’histoire sont ancrées dans la période de changement climatique que l’on vit actuellement, je veux bien parler d’écologie. L’écologie, l’écologie comment parler de ce vaste sujet très complexe, où tout le monde aura sa façon de penser et d’agir pour cette cause. Azure parle d’un avenir où les Hommes ont raté le coche pour sauver la Terre, et comment la nouvelle génération vit avec ce nouvel environnement, surtout que certains ne connaissaient pas le monde d’avant la grande pollution. Anna fait partie de cette nouvelle génération qui ne connaît que la Terre sous la pollution, ses parents lui on raconté la
Terre d’avant ce qui lui a donné envie de voir de ses propres yeux cette Terre, en plus de donner un avenir à la génération future. Et sur cette toile de fond, il y a d’autres thématique en lien avec notre époque, comme le cyberharcèlement, l’exclusion sociale, et plus généralement vivre en tant qu’adolescents dans un monde « détruit » et « gouverné » par des adultes. Et d’autres thématique plus classiques, l’amour, la jalousie, la popularité, etc.

Dans un premier volume qui cache bien son jeu, on met en place les personnages, les amateurs de manga remarquent certains codes inhérents au style, cela dit les personnages principaux sont originaux dans un sens, vu que la base lunaire (le lieu central de l’histoire) est un endroit où se ressemblent toutes les cultures du monde. On se retrouve avec un groupe principal où se trouve Anna (qui est française) qui ont tous des origines différentes, japonaise, australienne, américaines, etc. Et on finit ce premier volume curieux de voir la suite et comment ces personnages vont évoluer. C’est à partir du volume deux qu’on voit tout le potentiel de cette histoire, les personnages prennent du
volume (sans jeu de mots), les relations entre eux ont une vraie évolution en plus d’apporter des questionnements sur les relations amoureuses entre adolescents et le sens des responsabilités dans un groupe. Le plus gros point fort de l’œuvre, ce sont les personnages principaux, le groupe de jeunes où se trouve Anna. Leurs relations entre les différents jeunes sont bien faites, on est dans leur tête,
surtout celle d’Anna qui va sans cesse se remettre en question sur son utilité dans ce groupe. Puis vient le volume trois qui conclue ce manga, je ne peux dire qu’une chose, je n’étais pas prêt, et je vous laisse découvrir ça par vous-même, parce que ça va au-delà du manga pour nous faire passer un message triste. Ce manga ne devait pas se finir en trois volumes.

J’ai eu la chance de rencontrer l’autrice du manga au festival d’Angoulême, et par un concours de circonstance, j’ai eu la chance de parler longuement avec elle. Anais Eustache avec son manga n’a pas réussi à atteindre les chiffres de ventes qu’elle avait fixé avec sa maison d’édition, ce qui a eu pour effet de ne pas renouveler la série et d’arrêter le manga au volume trois. (Ce qu’il faut savoir c’est
qu’en France, les auteurs de mangas (ou bande dessinée) signe avec une maison d’édition généralement trois volumes de leur histoire, si elle marche ils continuent, si ça ne marche pas ils arrêtent comme c’était prévu à la base, donc au volume trois, c’est pour que ça que certaines séries de livres se finissent bizarrement au volume trois) Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elle a commencé le 10 juin 2020 (rappelez-vous.) et fini son manga le 22 septembre 2021, trois volumes en 1 an et 3 mois pour dessiner plus de 500 pages, ce qui est EXCEPTIONNEL (en France, les Japonais, sont fous des fois à ce niveau-là.), et qui quelque part l’a plus attristé que son manga n’ait pas trouvé assez son public
pour subsister. Elle voyait plus de 10 volumes pour Azure, elle fait passer un message touchant à la fin du manga, qui dit que même si le chemin s’arrête ici, ça ne veut pas dire que la Terre arrêtera de tourner, on pourra bien recroiser son chemin. Anais Eustache n’a pas perdu espoir, et entame un nouveau projet (Pour lequel j’ai eu des informations confidentielles.) pour montrer à nouveau de quoi elle était capable. Sachez que le succès de grands mangakas aux œuvres qui ont marqué la pop culture actuelle n’est dû qu’à l’acharnement à triompher les défaites du passé.

Tout ça pour dire, si vous avez l’occasion de découvrir Azure et que ce genre d’histoire vous intéressent, foncez, la seule frustration que vous pouvez avoir, c’est se dire, je voulais une suite. En terme de dessin, c’est simple dans le premier tome, mais le niveau de dessin augmente drastiquement au fil des volumes. Vous pouvez trouver facilement les volumes un peu partout sur le net, ou le commander à votre librairie.

Mathieu Ivansich

Written by: Mathieu Ivansich

Rate it

Post comments (0)

Laisser un commentaire

0%