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Historya histoire de l'écriture 2ème volet FV/23
L’invention de l’écriture : les secrets de l’alphabet
Des mines du Sinaï au génie Maya, retour sur la folle épopée de l’alphabet et des écritures anciennes dans ce second volet d’Historia.
Si l’on pense souvent que l’écriture est née toute faite dans les mains de scribes savants, la réalité est bien plus chaotique et passionnante. Après avoir exploré les origines cunéiformes et hiéroglyphiques, ce second volet de notre dossier sur Radio REM nous emmène aux Amériques, puis au cœur du Sinaï, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à ces lettres que vous lisez à l’instant.
L’énigme Maya : bien plus que des dessins
Pendant longtemps, le monde occidental a regardé les codex Mayas – ces rares livres rescapés des autodafés espagnols – comme de simples bandes dessinées ésotériques. Il a fallu attendre le génie d’un étudiant russe, Youri Knorozov, pour briser le code dans les années 50. Isolé par le Rideau de fer, il a compris ce que personne n’avait vu : l’écriture Maya est un système mixte. Elle mélange des idéogrammes (des images pour des mots) et des syllabes (des sons). Une complexité inouïe qui permettait à ces astronomes de génie de tout noter, de leurs guerres à leurs calculs infinis.
Le Sinaï : le berceau inattendu de l’alphabet
Mais le véritable tournant pour nous, occidentaux, s’est joué loin des palais, dans la poussière des mines de turquoise de Serabit el-Khadim, en Égypte. C’est là, vers 2000 av. J.-C., que des travailleurs sémites, cherchant à imiter leurs maîtres égyptiens sans connaître les milliers de hiéroglyphes, ont eu une idée brillante : la simplification.
Ils ont pris un hiéroglyphe, ont gardé le premier son du mot qu’il représentait, et en ont fait une lettre. C’est le principe de l’acrophonie. Sur une petite statue de sphinx, on a retrouvé cette écriture « proto-sinaïtique », ancêtre direct de notre alphabet. Ce ne sont pas des élites qui ont inventé l’alphabet, mais des ouvriers qui avaient besoin de communiquer simplement.
La révolution grecque et les écritures perdues
Cet alphabet primitif a voyagé. Les Phéniciens l’ont transporté, et les Grecs l’ont parfait. Leur coup de génie ? Ajouter les voyelles. Avant eux, lire était une devinette réservée aux initiés (essayez de lire « BRJR » pour « Bonjour »). En notant les voyelles, les Grecs ont démocratisé la lecture et l’écriture, ouvrant la voie à notre civilisation littéraire.
Pourtant, l’histoire garde ses zones d’ombre. Si nous avons percé le secret des Mayas et des Égyptiens, d’autres voix restent muettes. L’écriture de la vallée de l’Indus ou le mystérieux Rongo-Rongo de l’île de Pâques, dont les derniers lecteurs ont disparu avec les tragédies de la colonisation, demeurent indéchiffrables. Quant au disque de Phaistos et sa spirale de signes, il continue de narguer les chercheurs.
De la pierre au clavier, l’écriture reste notre plus belle invention pour vaincre le temps et l’oubli. Tant qu’il restera des signes à déchiffrer, l’histoire ne sera jamais tout à fait finie.
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Historya histoire de l’écriture 2ème volet Francis Virepinte
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