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Urgences de Langon : une nouvelle fédération girondine pour éviter les fermetures et garantir les soins

today1 octobre 2025

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Urgences de Langon : une nouvelle fédération girondine pour éviter les fermetures et garantir les soins

Face aux tensions récurrentes dans les services d’urgence, tous les hôpitaux publics de Gironde ont signé ce mardi 30 septembre à Bordeaux un accord historique. Ils créent la première fédération médicale interhospitalière (FMIH) de médecine d’urgence de Nouvelle-Aquitaine. L’objectif : unir leurs forces pour assurer la continuité et la qualité des soins sur tout le territoire. Pour l’hôpital Sud-Gironde de Langon, confronté à des manques de personnel, cette alliance représente une bouffée d’oxygène concrète et un rempart contre de futures fermetures.

C’est une étape majeure pour la santé en Gironde qui a été franchie hier. Au siège du CHU de Bordeaux, les directeurs des centres hospitaliers d’Arcachon, Blaye, Libourne-Sainte-Foy, Langon et du CHU lui-même ont officialisé une collaboration sans précédent. Réunis autour de Vincent-Nicolas Delpech, directeur général du CHU, ils ont acté la création d’une fédération pour leurs services d’urgences.

Un réseau de solidarité pour le Sud-Gironde

Pour les habitants de l’Entre-deux-Mers et du Sud-Gironde, cette annonce n’est pas un simple détail administratif. Elle répond à une angoisse bien réelle : celle de trouver porte close aux urgences de proximité. L’hôpital Sud-Gironde, à Langon, a déjà connu une fermeture de son service en février dernier, faute de médecins.

Joint par nos confrères, le docteur Gauthier Chantrel, chef des urgences à Langon, a confirmé que la situation restait fragile. Il a notamment évoqué l’impact de la loi Rist sur la rémunération des médecins intérimaires, qui a accentué les difficultés de planning. « Aujourd’hui, il nous manque l’équivalent de 3,5 postes à temps plein », a-t-il précisé.

C’est là que la nouvelle fédération prend tout son sens. Elle n’est pas un projet lointain, mais une solution déjà à l’œuvre. Le docteur Chantrel a témoigné de son efficacité : « Cette année, nous avons pu fonctionner à peu près normalement grâce aux remplacements venus des autres urgences de Gironde ». Mieux encore, pour assurer la continuité des soins sans stress, un médecin urgentiste du CHU de Bordeaux va prochainement renforcer l’équipe de Langon. « Je peux attester que ce dispositif fonctionne et qu’il est fort utile », a-t-il conclu.

Qualité des soins et attractivité : les piliers de l’alliance

Au-delà de la gestion de crise, l’ambition de cette FMIH est d’harmoniser les pratiques sur tout le territoire. L’idée est simple : qu’un patient soit pris en charge à Blaye, Libourne ou Langon, il doit bénéficier de la même qualité de soins qu’au CHU de Bordeaux. Cela passera par le partage des protocoles médicaux, des formations communes pour les 150 médecins urgentistes concernés et un accès partagé aux innovations.

« Il n’y aura pas de moins-value à être soigné aux urgences de Blaye ou de Libourne par rapport à Bordeaux », a ainsi affirmé le docteur Anaïs Girard-Rivière, cheffe du service à Libourne.

Cette mise en commun des ressources humaines vise aussi à rendre les postes en Gironde plus attractifs. Comme l’a souligné le docteur Thomas Mesnier, patron du pôle urgences du CHU, les jeunes médecins sont de plus en plus demandeurs de « postes partagés ». En leur permettant de travailler à la fois dans un grand CHU et dans un hôpital de proximité comme Langon, la fédération offre des carrières plus dynamiques et diversifiées. Un atout majeur pour fidéliser les équipes et combler les derniers postes vacants, estimés à une petite dizaine sur l’ensemble du département.

Alors que l’hiver et son cortège de virus approchent, cette solidarité territoriale s’annonce comme un outil essentiel pour mieux gérer les périodes de forte tension et garantir à chaque Girondin un accès sécurisé aux soins d’urgence.

Écrit par: Mathieu ROMAIN

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