
Mathilde Feld : de l'Ancrage Local à la Lutte pour la Justice Fiscale à l'Assemblée Mathieu
Avant de siéger dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, Mathilde Feld a d’abord été une femme de terrain, profondément ancrée dans la vie de la Gironde. Élue députée de la 12ème circonscription en 2024, son parcours politique s’est construit pas à pas, au plus près des préoccupations locales, une expérience qui nourrit aujourd’hui son engagement au niveau national.
L’aventure politique de Mathilde Feld débute en 2008, lorsqu’elle rejoint l’équipe municipale de Jean-Marie Darmian à Créon. Issue du monde associatif, elle fait ses premiers pas en tant que conseillère municipale. Mais c’est lors du mandat suivant que sa carrière prend un tournant décisif. Alors que Pierre Gachet succède à Jean-Marie Darmian, il lui fait une proposition inattendue.
Forte de son expérience de Directrice Générale des Services à la Communauté de Communes de Saint-Émilion, Mathilde Feld possède une expertise technique rare des collectivités. Pierre Gachet lui propose alors de se présenter à la présidence de la Communauté de Communes du Créonnais. « Moi, je n’ai pas du tout envie d’être président », lui confie-t-il à l’époque. C’est ainsi qu’elle prend la tête de l’intercommunalité, un poste où elle apprend à fédérer des communes aux obédiences politiques variées. Une fois ce mandat terminé, elle se sent plus libre de s’engager de manière plus affirmée, notamment au sein de La France Insoumise.
C’est forte de cette expérience des finances publiques qu’elle choisit de siéger à la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale. « C’est là que tout se passe », affirme-t-elle, « car c’est le budget qui définit la politique ». Et c’est là qu’elle découvre une pratique fiscale méconnue mais aux conséquences financières énormes : le règlement d’ensemble.
Comme le journaliste de REM Radio l’a résumé avec humour, c’est une sorte de « négo avec Paulo ». Concrètement, lorsqu’un contribuable, le plus souvent une grande entreprise, fait l’objet d’un redressement fiscal complexe, l’administration peut craindre de perdre au tribunal. Pour éviter ce risque, elle propose un accord à l’amiable et renonce à une partie de la somme due.
Les chiffres, récemment rendus publics, sont saisissants : le nombre de ces « règlements d’ensemble » a plus que triplé en cinq ans. En 2024, le manque à gagner pour l’État s’est élevé à 1,8 milliard d’euros. Le problème, selon Mathilde Feld, c’est que cette pratique prive les tribunaux de cas qui permettraient de créer une jurisprudence, c’est-à-dire de clarifier la loi pour les contrôles futurs.
Face à ce constat, la députée a déposé, avec son collègue Nicolas Sansu, une proposition de loi. L’objectif n’est pas d’interdire cette pratique, mais de l’encadrer légalement. Elle souhaite imposer une transparence totale sur les accords passés et mettre en place des garde-fous pour que cette « négociation » ne devienne pas une facilité accordée aux plus puissants.
En s’attaquant à ce sujet technique, Mathilde Feld met son expertise au service d’un combat pour plus de justice et d’équité fiscale, un engagement qui fait directement écho à son parcours d’élue locale, toujours soucieuse de la bonne gestion des deniers publics.
Mathilde Feld : de l’Ancrage Local à la Lutte pour la Justice Fiscale à l’Assemblée Mathieu
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